Sabar, Tama, Khine, Tabala: quelques uns des tambours sacrés africains.
Depuis toujours l’Afrique a développé ses croyances spirituelles traditionnelles. Mais au fil du temps elle a connu l’influence de religions venues d’ailleurs. C’est par un syncrétisme évident que certaines pratiques ont survécu. Ainsi, le sabar, la tama, la tabala, le khine, entres autres, accompagnent de nombreuses cérémonies traditionnelles et religieuses en y occupant une place primordiale.
le sabar
Le sabar est un instrument de musique que l’on retrouve dans la tradition sénégalo-gambienne. C’est aussi un moyen de communication. D’après les ancêtres le son des sabars voyageait de village en village. Quand un message était destiné à un lieu trop éloigné, les griots des différents villages se relayait l’information jusqu’au village où elle était destinée et seuls les initiés étaient en mesure d’en decoder le message.
Le sabar est aussi un ensemble de percussions qui forme une batterie jouée par sept personnes (nder, mbëng mbëng, mball, talmbat, lamb, gorong et toungouni). On le joue avec une baguette extraite du dattier du désert (soump), un arbre aux vertus médicinales. Ses pointes piquantes sont utilisées pour conjurer le mauvais oeil chez la femme enceinte, au moment où le ventre devient saillant, à partir de sept mois, tandis que la tige est utilisée comme cure-dent.
la tama
La tama est un instrument utilisé dans la tradition ouest africaine pour galvaniser les souverains. Il est fabriqué à partir de la peau d’un varan, toujours capturé après les récoltes de l’arachide durant la saison des pluies, de manière spéciale et avec des invocations très particulières. Certaines familles au Sénégal n’ont pas le droit de toucher à cet animal, même mort, car c’est leur totem, leurs ancêtres ayant fait un pacte avec l’animal.
Sa connotation religieuse repose sur le fait qu’il soit utilisé durant les cérémonies de » n’döep » (rituel consitant à soigner des personnes affectées par des problèmes psychiques et mentaux) ou scéances d’adorcisme.
Cela fait partie intégrante des religions traditionnelles africaines. Ainsi, les malades entrent en transe aprés quelques rythmes de tama pour communier et contenter les êtres surnaturels, pour se dégager de leurs maux
le khine
Le khine est de la même famille que le sabar mais il s’ est développé avec l’avènement de l’idéologie Baye Fall.
Il a la forme du lamb, leur différence se trouvant dans la caisse de résonnance, celle du khine étant ouverte.
Le mouvement « Baye Fall » est une branche du mouridisme, une confrérie musulmane née au Sénégal au xxeme siècle basé sur l’adoration du Seigneur et le travail. Au fil du temps, après avoir embrassé le culte Baye Fall les Sérères ont accompagné leurs incantations de khines pour harmoniser leurs traditions avec la religion. Le khine est resté spécifiquement l’instrument qui accompagne leurs chants religieux. On reconnait les « baye fall » par leurs boubous multicolores (ndiakhasses), leurs locks (ndiagn) et leurs grandes ceinture attachées à la taille.
la tabala
La tabala, une antique tradition arabo musulmane. La tabala servait à annoncer un mariage du temps du Prophète. Septs coups de tabala annonceront un mariage tandis que trois coups matinaux affirmeront un divorce.
La tabala a aussi été un instrument admis lors de l’accueil du Prophète à médine lors de l’hégire. Dans certaines contrées, il est encore actuellement frappé lors de l’appel à la priére. Les khadres (confrérie sénégalaise) l’utilisent pour accompagner leurs zikrs (évocation et répétition rythmique au cœur de la pratique du soufisme).